L’industrie pharmaceutique nous détruit...

                Arte a produit un courageux reportage intitulé “Cholestérol : le grand”. La thèse défendue, c’est que des scientifiques, soudoyés par l’industrie pharmaceutique, ont truqué leurs recherches, caché les résultats non rentables et mis en exergue des contre-vérités, dans le seul but de créer le marché des “statines” qui se compte en milliards de profits.

                Ils nous ont fait croire à l’aberration du bon et du mauvais cholestérol alors que chacune de ces graisses a une fonction particulière dans l’organisme. Ils ont sans raison médical sérieuse divisé par deux les quantités de cholestérol normalement présentes dans le sang, doublant ainsi artificiellement le nombre de patients susceptibles d’être traités par les statines. Ils ont mené des campagnes d’études sur l’alimentation incohérentes pour vendre des produits allégés, réputés anti-cholestérol, pour créer une peur irrationnelle de l’infarctus lié au taux de cholestérol et contraindre médecins et patients à surconsommer un produit (la statine) dont l’efficacité n’est en rien prouvée. Pire, ils ont niés les effets indésirables du produit malgré les plaintes de milliers de patients. Les généralistes, la plupart du temps de bonne foi, ont attribué ces effets secondaires à la vieillesse ou à des psycho-somatisations de leurs patients.

                Le système marchand a poussé les industriels à tromper les patients, à acheter les scientifiques pour qu’ils tordent la réalité afin qu’elle entre dans leur intérêt et persistent à nous vendre un produit inefficace, inutile et parfois dangereux. Le profit est passé au premier plan au dépend de l’éthique scientifique et médicale, de la santé du public.

                Imaginons maintenant que demain l’argent et la nécessité des profits deviennent obsolètes et que l’on passe à une société d’un l’accès libre et sans condition à tout ce qui nous est nécessaire. Un chercheur n’aura plus aucun intérêt, bien au contraire, à fausser une expérience, à lancer un médicament inutile ou dangereux. La plupart des médicaments efficaces seront reproductibles aisément et à peu de frais une fois la formule rendue publique (la fin de l’argent, c’est aussi la fin du brevet). La logique médicale amènerait très vite à  sélectionner les meilleurs médicaments et à éliminer les autres.

                Au niveau alimentaire, qu’est-ce qui pourrait motiver un producteur à fabriquer du faux beurre susceptible de provoquer des maladies quand il est si simple de  produire du bon lait et du bon beurre naturel ? Quel maraîcher produirait des légumes qu’il n’oserait pas lui-même manger quand il sait cultiver de bons et sains végétaux ? Qui irait importerait de Chine des steaks hachés douteux quand l’éleveur du coin a de si beaux bœufs ?

                Mais on continue à croire que le système marchand est le meilleur, qu’il permet à la science d’être honnête, aux médecins de nous bien soigner, aux pharmaciens de nous maintenir en forme… Cherchez l’erreur !