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ABÉCÉDAIRE Lettre N

1 Décembre 2019, 15:08pm

N

Nature humaine : Le concept de nature humaine a été largement utilisé pour décrédibiliser toute tentative de changement, le réalisme étant conçu comme une prise en compte de la réalité d’une nature humaine, forcément mauvaise. Tous ceux qui prétendaient dépasser cette mauvaise nature étaient qualifiés d’optimistes béats. Ceux qui prétendaient que toute révolution devait commencer par une révolution de soi-même, étaient copieusement applaudis, meilleur moyen de rejeter toute responsabilité sur l’individu au bénéfice du système.

                La “nature humaine” étant utilisée par les réformistes autant que par les conservateurs, tous décelaient et fustigeaient l’inégalitarisme et l’injustice aux fondements même du capitalisme, mais déniaient aux “utopistes” le droit d’imaginer autre chose. “Comment les réflexions retenues, la création bridée, les rêves refusés, comment l’autocensure dans les idéaux et le fatalisme quant aux injustices quotidiennes peuvent-ils se considérer comme les garants de l’optimisme”, se demandait Jean-Paul Sartre en son temps. “Le « réalisme » est une capitulation devant les atrocités de ce monde” ajoutait-il. Il a malheureusement été très peu entendu sur cette question…

                L’argument de la nature humaine qui empêcherait la réalisation d’un monde meilleur relève d’un ethnocentrisme méprisant, ignorant que  certaines sociétés ont été étaient construites sur des modèles pacifistes et égalitaires. Des anthropologues de renom, Margareth Mead (1901-1978) et Ruth Benedict (1887-1948) par exemple, ont pourtant passé leur vie à les étudier et à écrire sur elles, convaincues qu'il y avait sans doute matière à relativiser sur notre propre culture et à s'en inspirer un peu. L’homme n’est pas, il fait ou est fait !  L’abolition de l’argent l’a fait tout autre et ce n’est qu’à l’usage que l’on en a vraiment pris conscience.

                Le débat autour de la nature humaine était aussi vieux que l’humanité. On le trouvait dans l’antiquité grecque, on l’a retrouvé entre Corneille et ses affidés qui voyaient l’homme tel qu’il devrait être et les amis de Racine qui voyaient l’homme tel qu’il est. L’abolition de la monnaie a eu pour conséquence de nous libérer du conflit d’intérêt entre nature et culture et, par voie de conséquence, celui de la nature humaine bonne ou mauvaise. Le lien entre ces catégories et l’argent ne semble pas évident, mais comme par hasard, dès l’instauration de la société a-monétaire, de nombreux  textes produits par des philosophes, des sociologues, des psychologues, ont évacué le dilemme bon ou mauvais, naturel ou culturel, au bénéfice d’une vision plus holistique et plus équilibrée.

 

Néolibéralisme : Stade du capitalisme qui a débuté le 15 août 1971, avec l'abandon de la convertibilité du dollar en or, autrement dit avec la fin du système de Bretton Woods.  Dans le même temps, l'école de Chicago (une école de pensée néolibérale dont la figure emblématique est Milton Friedman) entreprenait un travail théorique visant à bâtir un corps de doctrine en rupture avec le keynésianisme. Le système américain a gagné, puisqu'il a été le seul à subsister, même dans les pays ayant gardé officiellement l’idéologie marxiste (Chine, Cuba, Vietnam…). Puisqu’il avait gagné, on a donc appliqué ses règles (libre échange, privatisations, dérégulation, démocratie à l’occidentale) aux quatre coins du monde et l'on s’est mis à théoriser la globalisation.

                Ce monopole intellectuel qu’a réussi à imposer le néolibéralisme sur la planète entière, même s’il n’a été possible que par défaut d’opposants, a était cause d’une terrifiante uniformité d’analyse et de propositions. Penser autrement qu’à travers la doxa néolibérale a été, pendant les dernières décennies de la civilisation marchande, un risque social et mental considérable. Comment pouvait-on avoir raison contre tous ?     

 

Nœud Gordien : Expression issue de la mythologie grecque et désignant un nœud réputé impossible à dénouer, sinon en le tranchant d’un coup d’épée, ce que fit Alexandre le Grand. Le propre du nœud gordien, c’est qu’en tirant un fil, on ne fait que le resserrer ailleurs. Dans “la société emmêlée”  du début du XXIe siècle, tout morceau de fil qui était tiré renforçait le nœud d’un autre fil. Résoudre les déchets du nucléaire par le développement des éoliennes a compliqué la question des terres rares dont les éoliennes étaient gourmandes, le manque de terres rares a conduit à construire des usines de récupération rejetant des gaz toxiques impossibles à filtrer, etc.

                L’argent, en disparaissant, a fonctionné comme l’épée d’Alexandre, et dénoué des nœuds réputés indépassables depuis des siècles !

 

Normes : Les sociétés de l’Ancien Régime étaient soumises à des règles fixant les conditions de la réalisation d'une opération, de l'exécution d'un objet ou de l'élaboration d'un produit. Les travaux de normalisation internationale étaient menés par l'Organisation internationale de normalisation (International Organization for Standardization, conventionnellement appelée ISO) qui publiait des normes internationales destinées à harmoniser entre elles les normes nationales. Chaque norme trouvait sa justification officiellement dans l’intérêt commun : les normes alimentaires préservaient notre santé, les normes industrielles garantissaient une qualité des produits, les normes de sécurités nous évitaient les accidents, les normes électriques évitaient les courts circuits, les normes relatives à la tomate nous assuraient de n’être jamais dérangés par la vue d’un fruit abimé ou difforme…

                Officieusement, les normes servaient des intérêts avant tout financiers. Qu’un fonctionnaire décide que chaque appartement devait être muni d’un détecteur de fumées pour nous éviter d’être asphyxiés par un banal chauffe-eau, et un marché de plusieurs milliards était créé. Qu’un autre fonctionnaire soit convaincu par un lobbyiste que les détecteurs utilisés pouvaient être grandement améliorés et une nouvelle norme remplaçait l’ancienne et créait un nouveau marché. Comme les normes se mettaient en place progressivement, on ne s’apercevait pas de leur absurdité, de leur inutilité réelle, des contraintes qu’elles imposaient dans la vie quotidienne. Mais chaque activité, que l’on fasse du vélo ou que l’on porte un vêtement, que l’on organise un voyage avec des enfants ou que l’on soigne un patient, des centaines de normes étaient appliquées sous peine de contrôles, de tracasseries administratives, puis d’amendes, voire de poursuites judiciaires.

                Certaines normes sont restées célèbres telle celle qui imposait un certain angle de courbure aux bananes ou celle qui fixait à 4,5cm le diamètre minimum d’un citron et une teneur en jus de 20%. Quand il s’agisait de questions techniques, la norme frise parfois le délire : les clignotants de voiture seront “situés à l’extérieur des plans verticaux longitudinaux tangents aux bords extérieurs de la plage éclairante des feux de route”. Qui aujourd’hui s’amuserait à pondre de telles directives ? La norme, c’est ce qui fonctionne utilement, les risques sont très vite signalés à tous les usagers concernés et ensuite, tant pis pour celui qui veut tenter une expérience malheureuse, pourvu que ce soit sur lui-même !

                En outre, l’argent permettant d’acheter une norme autant qu’un droit à la contourner, les règles de sécurité, sanitaires par exemple, étaient régulièrement négligées. En 2018, un scandale éclata au sujet d’une entreprise pharmaceutique qui,  pour fabriquer un médicament antiépileptique, rejetait des gaz d’une toxicité redoutable en quantité 7 000 fois supérieure à la norme européenne, et ce pendant des années. Ce n’est que la mobilisation de militants écologistes soutenue par des études réalisées bénévolement par des médecins et des chimistes, qui ont soulevé le lièvre et contraint l’usine à produire plus proprement…            

 

Nourrir la planète : La question est devenue centrale dès le début du XXI° siècle. Elle a servi d’argument à l’agro-industrie (sans glyphosate, sans OGM, nous allons vers la famine…), aux décroissants (avec une telle consommation et un tel gaspillage, il sera impossible de nourrir dix milliards d’humains), aux climatologues (le réchauffement va réduire considérablement les surfaces arables et provoquer des famines)… Le problème est resté longtemps un sujet de controverse, les uns considérant qu’il fallait réduire la population, d’autres réduire la consommation, d’autres rationaliser la production pour tripler les rendements… Il est facile de constater qu’à la fin du système monétaire, aucune de ces solutions n’avait pu être mise en place avec un quelconque résultat positif.   La fin de l’antique notion de propriété privée a permis la multiplication des surfaces cultivables, la limitation drastique du gaspillage. En outre, la natalité s’est stabilisée rapidement, dès que chacun a été assuré d’un accès sans condition à tout ce qui lui était nécessaire, dans les limites bien entendu des stocks et de leur renouvelabilité. Il a bien sûr fallu du temps pour atteindre des stocks suffisants puisque l’Ancien Régime avait tout fondé sur la rareté et non sur l’abondance, mais bien moins de temps qu’en auraient demandé toutes les théories monétaires.    

 

Nouvel Ordre Mondial : Cette expression très controversée a été utilisée par Georges H. W. Bush en 1990, mais beaucoup l’ont attribuée, sans aucun fondement historique, à des groupes complotistes. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a lui aussi parlé de “nouvel ordre mondial” en 2007. David Rockefeller s’y est référé à plusieurs reprises et sans ambiguïté possible. Complot ou pas, avec la mondialisation l’expression est devenue courante.

                 Ce qui fut moins clair, a été la réalité qu’elle recouvrait : un gouvernement unique de la planète ou une simple coopération entre les grands ensembles géostratégiques en place dès le début du siècle ? C’est sans aucun doute Rockefeller qui en a dit le plus long et avec le plus de précisions en 1991. Il parlait alors devant un parterre de journalistes internationaux de “projet pour le monde”, de gouvernement mondial”, d’une “élite intellectuelle et de banquiers mondiaux préférable à l’autodétermination nationale”. Il ne pouvait plus clair, d’autant qu’il s’exprimait en présence de membres de gouvernements de plusieurs pays, sachant très bien que ses propos allaient être repris et commentés. En général, un complot se fait dans le silence et la clandestinité, pas dans une conférence de presse !

                On ne peut aujourd’hui récuser le fait que les groupuscules complotistes ont été l’œuvre d’un habile montage. Compte tenu des événements politiques que nous connaissons maintenant, le plan soutenu par ces élites bancaires et intellectuelles n’était pas de la fiction. S’il avait émergé avant que la dernière crise financière  ne mette à bas tout le système, peut-être aurait-il réussit à s’imposer. Le prix humain et écologique à payer pour ceux qui ne faisaient pas partie de l’élite intellectuelle et des banquiers mondiaux eut été exorbitant, bien plus lourd que le passage à la société a-monétaire !    

 

Novlangue : Terme inventé par Orwell pour expliquer l’usage que la politique peut faire des mots en en tordant le sens. Dans l’ancien régime, la novlangue appelée aussi “langue de bois” a été portée au rang d’art oratoire. Quelques exemples : on disait dialogue social pour luttes sociales ; partenaires sociaux pour délégués syndicaux ; flexibilité pour précarité ; rigidité du droit du travail pour égalité des droits au travail ; modernité pour libéralisme économique ; mutation du travail pour ubérisation ; SDF pour sans abri ; mobilité pour instabilité ; plan de sauvegarde de l’emploi pour licenciement collectif…

                Enoncés ainsi, à la chaîne cela peut faire sourire Mais si l’on reprend une phrase entière, c’est plus compliqué. Exemple pris au hasard dans un discours de Muriel Pénicaud, ministre du travail en 2017 :  « Nous devons aujourd'hui, privatiser le service public, pour restructurer et réorganiser les secteurs qui vont mal, en mettant en place des plans de sauvegarde de l'emploi, dans le but de pouvoir garder le lien qui unit les collaborateurs au sein des entreprises, notamment ceux qui ont besoin de la prévention dans leurs métiers. » Traduction en bon français de l’époque :

« Nous devons aujourd'hui, détruire le service public, dans le but de licencier massivement et ainsi, augmenter les profits. Cependant, gardons quelques emplois, pour éviter la lutte syndicale entre le l'employeur et l’ouvrier, sans jamais améliorer les conditions de travail laborieuses de ce dernier. »

                Le propre de la novlangue étant d’être inventée en temps réel, au fur et à mesure des événements politiques, il était difficile d’en suivre l’évolution. La plupart des gens, mal ou peu entraînés à décrypter la langue de bois, finissait toujours par tomber dans le piège et par entendre le contraire de ce que prononçait l’orateur !    

 

Nucléaire : Sujet incessant de débats et de luttes au temps de la monnaie, objet de frayeur pour beaucoup à la suite des graves accidents dans les centrales (Tchernobyl, Fukushima…), impossible traitement des déchets radioactifs, le nucléaire n’a subsisté réellement qu’avec l’argent.         Comment arrêter cette production d’énergie après un tel investissement financier ? Comment revenir en arrière après en avoir fait une panacée? Comment envisager le démontage d’une centrale quand on sait le coût, la complexité technique, les risques sanitaires ? Nucléaristes et anti-nucléaires se sont affrontés longtemps et parfois violemment. C’est en France que le débat a été le plus violent. Il faut dire que la question du nucléaire a été longtemps bien plus métaphysique que physique. Une véritable religion assise sur le pactole des 70% de l’énergie électrique produite dans le pays…

                Le problème était à ce point complexe que rien n’était prévu quand la Grande Crise est arrivée. Aucun plan technique, aucun recensement des ressources humaines susceptibles de prendre en charge le démantèlement de nos 58 réacteurs répartis entre 19 centrales. Aucune alternative aux pénuries possibles d’eau de refroidissement, de pétrole ou de gaz pour fournir l’électricité nécessaire à la mise en sécurité des réacteurs et des piscines de stockage…  

                Le problème n’est toujours pas résolu aujourd’hui, loin s’en faut. Mais les principales difficultés se sont avérées autres que celles qui avaient été imaginée. En 2018, on se demandait comment, en cas d’effondrement économique,  nous trouverions des techniciens susceptibles d’assurer le suivi du nucléaire sans salaires. Or, les premiers concernés par le danger radioactif étaient les anciens employés des compagnies électriques et les riverains des centrales. En très peu de temps, des collectifs se sont organisés pour prendre en charge cet immense chantier, et avec une efficacité qui aurait été impensable dans un cadre monétaire. Les compétences n’étaient pas inexistantes, elles avaient été mises au placard par la direction du nucléaire.

                 Sans l’enfumage constant des autorités pour camoufler les risques, sans les questions budgétaires qui limitaient les moyens utilisés, sans les délégations en cascades vers des sous-traitants honteusement exploités, un état des lieux, des propositions techniques, des milliers de candidatures de bonne volonté, ont pu rassembler l’ensemble des populations européennes autour d’un plan cohérent élaboré en quelques mois. Enfin, un programme à long terme pouvait être discuté, non sur des croyances ou des préjugés, mais sur des faits établis par la communauté scientifique. Les collectivités locales ont pu faire des choix politiques, dans le stockage des déchets par exemple, là où le risque ne pouvait être honnêtement évalué. Comment en effet déterminer le devenir d’un déchet potentiellement dangereux durant mille ans !

                Il faudra encore beaucoup de temps et de soins attentifs pour que le nucléaire soit définitivement sous contrôle…..    

 

Numérique : Le numérique a bousculé les attentes, les modes de pensées, les modèles économiques et les manières de gouverner. La civilisation occidentale arrivée au bout de ses limites, c’est la classe moyenne de toute la planète qui s’est fabriqué un nouveau modèle en refusant la sous-consommation des plus pauvres et en se moquant de la surconsommation des plus riches… L’innovation du numérique a été disruptive (qui arrive sans prévenir là où on ne l’attend pas), globale (touchant tous les secteurs de l’activité humaine), anthropologique (qui modifie fondamentalement l’humain). En mai 1982, il y avait 235 ordinateurs branchés sur Internet, 31 ans après, il y en avait deux milliards et demi ! Avec les smartphones, iPhones,  et autres gadgets miniaturisés, ce chiffre a explosé ! 

                Sans le numérique, l’abolition de la monnaie n’aurait jamais été possible et, a contrario, le numérique dans un contexte monétaire aurait développé des dangers à la hauteur de ses capacités de transformation du monde : une société hyper centralisée, liberticide et profondément inégalitaire. Le numérique sans argent a sonné le glas du salariat, des hiérarchies, des pouvoirs politiques centraux, de la propriété, de la concurrence et ouvert une brèche béante dans le système marchand qui croyait dominer l’outil numérique.    

 

Numerus clausus : Expression latine signifiant nombre fermé. Elle désignait, sous l’Ancien Régime,  une curieuse pratique consistant à limiter le nombre de personnes admises à exercer une profession, la médecine par exemple. Officiellement, cette pratique permettait de réguler le rapport entre le nombre des malades et le nombre de médecins. Mais comme les études de médecine étaient longues, nul ne pouvait prévoir à l’avance les besoins en professionnels.

                Le numerus clausus en France était appliqué à la fin de la première année d’étude. Un concours fixait le nombre d’étudiants qui auraient le droit de devenir médecin, pharmacien, dentiste, kinésithérapeute… En réalité, le numerus clausus permettait surtout de protéger les revenus des médecins en entretenant leur rareté. A la fin de l’Ancien Régime, il fallait souvent une semaine pour obtenir une banale consultation chez un généraliste, plusieurs mois chez un spécialiste, parfois plus d’une année chez un praticien renommé, sauf à payer grassement un passe-droit.

                En outre, l’extrême difficulté du concours de première année avait fini par sélectionner ceux qui avaient plus de mémoire (critère peu judicieux pour définir un bon médecin), ceux dont la famille, issue du même milieu, avait dès l’enfance familiarisé avec le vocabulaire médicale (critère peu démocratique). Il faut aussi ajouter que la difficulté des études médicales, le numérus clausus, tout  justifiait ensuite toutes les ambitions financières. Ce fut l’une des causes essentielles de la surpopulation médicale dans les zones favorisées et les déserts médicaux dans les zones difficiles…

                Aujourd’hui, qu’il y ait un ou dix médecins pour mille habitant ne change rien au niveau de vie de ces praticiens. Qu’un étudiant passe cinq ou dix ans à se préparer à son art n’a aucune incidence. Qu’un autre devienne médecin sans exercer régulièrement, voire pas du tout, n’est ni un drame ni un gâchis. Ceux qui exercent le font essentiellement par vocation, rarement par hérédité ou intérêt matériel. Il se trouve que la santé publique en a largement bénéficié…

 

 

 

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