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Désargence.over-blog.com

La question du logement.

10 Janvier 2020, 12:29pm

Publié par JEF

                La question du logement est sans doute le meilleur exemple des avantages d’une société a-monétaire par rapport à une société marchande. Tout le monde sait qu’actuellement 4 millions de Français sont mal logés, voire sans domicile fixe (SDF), que nombre de travailleurs pauvres vivent dans leur voiture, qu’une énorme proportion de logements sont mal isolés alors que les économies d’énergie seraient capitales, qu’une gentrification constante crée des apartheids sociaux intolérables,  que la part de l’habitat dans les dépenses contraintes des ménages (de 10% à 23% entre 2000 et 2017) ne cesse d’augmenter… Malgré les efforts d’associations privées depuis des années (Emmaüs, DAL, Jeudi noir…), malgré les alertes des organismes pourtant d’État comme l’INSEE, aucune solution n’est proposée, aucune perspective d’amélioration n’est pensable. Une belle impasse… Imaginons alors les lendemains d’une abolition de l’argent et de l’échange marchand.

                La première remarque est que, du jour au lendemain, tous les locaux ne servant qu’à la circulation de l’argent, soit des millions de m² d’habitations, sont automatiquement libérés. Qu’allons-nous faire de ces beaux bâtiments, souvent en centre-ville qu’occupaient les banques, les compagnies d’assurance, les cabinets comptables, les impôts, tous les services versant des prestations sociales, les bureaux administratifs des entreprises commerciales privées, les Chambres de commerce et d’industrie, etc. Que de magnifiques squats en perspective !...

                La deuxième remarque d’importance concerne la destination des 35,7 millions de logements : 82,1% sont des habitations principales, mais 9,5% sont des résidences secondaires et 8,4% sont vacantes. On peut donc considérer que 17,9 % des habitations seraient disponibles dès la fin de l’argent, soit 6,38 millions de logements. En effet, quel intérêt ces propriétaires auraient-ils à les conserver sans les loyers, sans les avantages d’un patrimoine immobilier ?

                On peut donc considérer que la libération des bâtiments administratifs et des logements inutilisés résoudrait immédiatement le problème des 4 millions de mal logés en France et qu’il  resterait encore un parc immobilier vacant tel que plus personne n’aurait du mal à se reloger à proximité de  son activité principale, à déménager pour un appartement plus écologique, à choisir son lieu d’habitation en fonction de ses goûts ou de ses besoins.

                Les conséquences sociales en seraient infinies : plus de femme battue, d’adolescent en rupture, de vieux coincé dans un appartement inadapté à son état,  supportant leurs conditions de vie faute de logements ; la sacro-sainte propriété privée, par le biais du logement, en prendrait un sacré coup et se centrerait de facto sur la propriété d’usage ; la mixité sociale s’imposerait immédiatement et changerait de facto la perception de l’antique “lutte des classes”… Les conséquences écologiques seraient tout aussi immédiates, ne serait-ce qu’au niveau des transports : sans argent, c’est la fin des trajets professionnels quotidiens puisque chacun pourrait se reloger près de  son activité principale. Les campagnes seraient aussitôt repeuplées, l’agriculture vivrière reprendrait du poids, les zones naturelles abandonnées depuis des années seraient à nouveau occupées, entretenues, utiles.               

                On se demande bien pourquoi la question du logement ne fait pas plus “recette”, comment elle n’attire pas plus de monde vers la “désargence”. En effet, s’il y a un domaine où l’abolition de la monnaie ne serait pas un manque, une perte, un sacrifice mais un plus, un bénéfice, un surcroît de bien-être, c’est bien celui-là !   

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